Qu'est ce que la Psycho-généalogie ?
- Marie Mumbach
- 8 déc. 2021
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 mars 2022
"J'ai très fortement le sentiment d'être sous l'influence de choses et de problèmes qui furent laissés par mes parents, mes grands-parents et mes autres ancêtres.
J'ai toujours pensé que, moi aussi, j'avais à répondre à des questions que le destin avait posées à mes ancêtres..." Carl Gustav Jung
Se libérer du poids du passé transmis de génération en génération.
Observer sa propre place au sein de l'échiquier familial, comprendre sa famille et décider d'être soi.
La psycho-généalogie s'appuie sur l'idée que les traumatismes, conflits ou non-dits d'une famille peuvent entraîner des troubles dans les générations suivantes.
Allergies, cauchemars, addictions, accidents, mais aussi divorces ou fausses couches.
Des maux, des blocages peuvent avoir pour origine les problèmes de nos aïeux.
Cette science part du principe que certaines maladies, difficultés ou situations d'échec constituent le symptôme d'un fait bloquant du passé, comme un deuil non fait, un mariage compliqué, un secret de famille, etc...
Celui-ci peut se manifester de manière inconsciente tout au long de la filiation, souvent autour de dates familiales importantes. On parle alors de "syndrome anniversaire".
"Le syndrome anniversaire"
L'inconscient a une excellente mémoire. Il marque les évènements importants avec des petites bouées qu'il place un peu partout sur le fleuve de notre vie.
Ces repères qui nous préviennent alors des remous de notre histoire, se retrouvent au cœur de certains évènements, les répétitions d'accidents par exemple, ou encore par le biais de maladies de naissance.
Ces répétitions sont mystérieusement liées aux mêmes dates, aux mêmes âges.
Par exemple, il n'est pas rare qu'un individu développe un cancer au même âge qu'un autre membre de sa famille, qu'une naissance ait lieu le jour de l'anniversaire de la mort d'une personne de cette même famille.
Exemple : Jeanne a eu 2 enfants Louis et Marie.
Louis est né le 15 Juin 1965 et mort à l'âge de 11 mois d'une maladie.
Marie a eu un fils, Thomas, né le 15 Juin 1990, soit 25 ans jour pour jour après la naissance de Louis.
De plus, Thomas est né presque exactement à la même minute que Louis, né 25 ans plus tôt.
Seulement 3 minutes séparent les heures des 2 naissances !
La portée synchronistique de ces coïncidences a trait au sens qui lie les évènements à la suite d'un choc occasionné par un drame. L'inconscient tente alors de révéler un motif important de notre histoire par la coïncidence frappante des dates.
Notre vie est remplie de périodes, de dates qui nous marquent profondément et qui emmagasinent dans l'inconscient des motifs thématiques.
Il arrive fréquemment qu'une date ou une période de l'année soit teintée d'une aura de tristesse.
Par exemple, un an environ après avoir vécu une déception amoureuse ou un malheur, nous pourrons ressentir du vague à l'âme en revivant cette période de l'année. Nous sommes sous l'emprise de ces états d'âme qui dévoilent les points de vulnérabilité de notre histoire personnelle, ces mauvaises périodes, ces séries noires dont nous n'arrivons pas toujours à identifier les sources.
Simone de Beauvoir est morte dans la nuit du 15 au 16 avril 1986, le jour de l'anniversaire de la mort de Jean-Paul Sartre, l'homme qui avait tenu la pus grande place dans sa vie. Son décès survint quelques années après, à quelques heures de différences, au cours de la nuit.
En examinant les évènements qui ont marqué le roman familial, nous trouvons bien souvent la source de ces périodes noires, qui résonnent encore, à certains moments, dans notre vie actuelle.
John F. Kennedy " a choisi" de ne pas mettre le toit pare-balles de sa voiture à Dallas le 22 Novembre 1963, ignorant ainsi les menaces de mort, mais "oubliant" surtout que son grand-père Patrick était mort un 22 Novembre (1958).
Nous obéissons, inconsciemment, à une espèce d'horloge familiale et reproduisons les drames de notre famille bien malgré nous, à la date précise où ils ont eu lieu, tel dictés par cette horloge.
La loyauté inconsciente familiale
Est un des concepts clé du psychiatre hongrois Ivan Boszormrnyi-Nagy, qui signifie que, dans une famille, il y aurait en quelque sorte des "comptes familiaux" transmis de génération en génération.
Inconsciemment, les enfants seraient redevables à leurs parents de ce qu'ils leurs laissent afin de demeurer fidèles à une loyauté inconsciente.
Parmi celles-ci se trouve "la névrose de classe" : c'est l'obligation morale à laquelle se soumet un individu de ne pas dépasser le niveau social de sa famille afin de préserver cette loyauté.
Cette personne va déclencher des maux ou incapacités à réussir ses examens à répétition, par exemple.
Comment se libérer ?
Par la réalisation de son génosociogramme, ou carte des évènements familiaux, afin d'identifier les répétitions ou les modèles familiaux auxquels nous nous identifions, et qui nous posent problème aujourd'hui, et ce, en interrogeant ses parents, grands parents, en faisant des recherches généalogiques (sur environ 3 générations).
Le génosociogramme permet de faire le point sur sa propre place dans l'échiquier familial, de prendre conscience d'évènements en parallèle avec notre propre vie, d'éventuels rapports de domination, d'isolement, ou de zones d'ombres, de sortir des programmations émotionnelles héritées, et de déposer les dettes inconscientes transmises par nos aïeux.
Nous espérons ne jamais répéter les erreurs de nos parents, pourtant il arrive que nous reproduisions les mêmes scénarios, particulièrement dans les rapports de couple.
Dresser notre propre carte des rencontres peut être éclairant:
Quelles sont les personnes importantes de notre vie ?
A quelles périodes les rencontres se sont elles produites ?
Quels étaient les éléments symboliques du contexte, la configuration des rencontres?
Claude, par exemple, a découvert, bien après sa rencontre avec Lucie, qu'il avaient tous les deux un arrière grand père "né de père inconnu". Tous deux portaient en eux un mystère dans leur filiation et s'en sentaient honteux. C'est ce secret de famille minutieusement dissimulé qui les a unis.
C'est aussi ce secret qui les a, de façon inconsciente, empêcher de concevoir un enfant, "un descendant de bâtard", alors que ni l'un ni l'autre n'était stérile.
Pour qui ?
Cette pratique est intéressante en cas de somatisation, de freins dans la parentalité, de situations de maltraitance, de conduite d'échecs amoureux ou professionnels, et plus globalement, de questionnements autour de ses origines.

Comentários